Critique utilitarisme
Critiques de l’utilitarisme
1. Le «calcul» des conséquences utiles et nuisibles paraît impossible. En fait, les plaisirs et les douleurs ne sont ni mesurables ni quantifiables. Il y a des plaisirs plus grands que d’autres, ainsi que des douleurs plus grandes ou intenses que d’autres.
2. Il paraît impossible de déterminer avec précision et certitude les conséquences utiles et nuisibles. Une conséquence apparemment utile peut s’avérer nuisible dans l’avenir.
3. L’hédonisme pose problème car il est possible d’éprouver du plaisir sans être heureux; inversement, on peut être heureux sans éprouver du plaisir (eudémonisme). Selon
L’eudémonisme, la qualité d’une vie humaine réussie ne se réduit pas à la somme ou à la quantité de plaisirs éprouvés.
4. L’utilitarisme va à l’encontre de la justice pénale: il pourrait être en faveur de la condamnation d’un innocent si son inculpation engendre plus de bonheur que de malheur.
5. L’utilitarisme pourrait également aller à l’encontre de la justice sociale. Il pourrait être en faveur d’un écart important en les riches et les pauvres, si cela permet d’accroître le bonheur général. De plus, pour l’utilitarisme, il importe peu que les biens ou la richesse soient distribués de manière égale ou inégale. Or, l’égalité est bonne en elle-même, pas simplement parce qu’elle engendre le plus grand bonheur. Par ailleurs, imaginez deux personnes. L’une travaille dure, l’autre s’amuse. La première devrait-elle partager le fruit de son labeur avec celle qui n’a fait que s’amuser? Oui, selon l’utilitarisme (non, selon le libertarisme, voir Texte 9), car ce serait maximiser le plus grand bonheur. Mais ce serait injuste, car l’un ne mérite pas ce qu’il reçoit.
6. L’exigence d’impartialité de l’utilitarisme est parfois bien difficile à accepter: si nous avions à choisir entre sauver la vie de notre mère ou celle d’un chercheur qui travaille à la mise au point d’un vaccin contre le sida, nous devrions sauver le