Cuisine
I. L’histoire du poivre.
Le poivre est l'épice la plus largement commercialisée et la plus anciennement connue. Les premières traces de l'utilisation des épices remonteraient à la période Néolithique, soit plus de 5000 ans avant notre ère. Au cours de l'époque pharaonique les herbes aromatiques et les épices furent utilisés comme parfum, en offrandes aux dieux, pour embaumer les morts ainsi que dans l'alimentation, les boissons et la pharmacopée traditionnelle.
Les grains de poivre sont des baies d'une liane grimpante tropicale. Elle pousse en Inde et en particulier dans la région de Malabar traduit par "côte du poivre", d'où provient une large part du poivre mondial. La couleur du poivre : vert, noir ou blanc est déterminé par le degré de maturité des baies au moment de la cueillette.
Le premier est cueilli encore vert ; on le fait sécher ou on le saumure. Le second est cueilli à mi-maturité, lorsque les baies virent au rouge : en séchant, l'enveloppe des baies fripe et noircit et on obtient le poivre noir. Quant au poivre blanc, il s'agit des graines contenues au coeur des baies. On les obtient soit à partir des baies rouges bien mûres que l'on fait longuement tremper, afin de débarrasser les graines de l'enveloppe, soit à partir de poivre noir bien sec dont on retire aussi l'enveloppe.
Le poivre est une épice précieuse. Il avait au Moyen Age une valeur à peine imaginable aujourd'hui et comme le sel, il a servi de monnaie d'échange. En effet, autrefois les réserves de poivre d'un individu servaient d'indicateur de sa richesse.
En Angleterre, certains navires devaient acquitter du poivre en échange de leur droit de passage. On en vint à échanger entre propriétaire et locataire un grain de poivre à titre symbolique, un peu comme notre franc symbolique aujourd'hui.
En marge de ces aléas, le poivre a longtemps été recherché pour ses vertus toniques, diurétiques et aphrodisiaques. On l'a employé contre l'épilepsie, la fièvre, les douleurs