Culture et classe sociale
Plusieurs études ont montré que les enfants adoptés par une famille de statut socio-économique sensiblement supérieur à celui de leurs parents biologiques en tirent un bénéfice substantiel. C’est le cas de l’enquête menée par Michel Schiff et ses collaborateurs pour le compte de l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale). Des enfants d’ouvriers peu qualifiés, abandonnés à la naissance, avaient été adoptés vers 4 mois par une famille dont le père se situait dans un niveau proche des cadres supérieurs. Le QI de ces enfants adoptés s’est avéré sensiblement supérieur à la moyenne nationale (109 contre 100). À l’inverse, leurs frères et sœurs biologiques qui avaient été élevés dans la famille d’origine ont obtenu des scores de QI de 95. L’adoption a donc permis une élévation de 14 points de quotient intellectuel. De plus, le taux d’échec scolaire est quatre fois moins important dans le premier groupe que dans le deuxième. Michel Schiff conclut de cette étude que si des enfants d’ouvriers vivaient dans les mêmes conditions familiales et sociales que les enfants adoptés de l’étude, environ la moitié d’entre eux obtiendraient des notes de QI correspondant aux exigences de l’université, alors qu’un enfant d’ouvrier n’a que quelques pour cent de chances d’entrer à l’université. (...)
Mais parallèlement, de nombreuses études effectuées sur des jumeaux ou des enfants adoptés ont mis en évidence l’importance des facteurs génétiques sur les fonctions mentales, que cela s’exprime au travers de compétences cognitives spécifiques (aptitudes verbales et spatiales, mémoire...), de la réussite scolaire, ou encore du retard mental. (...) En 1990, Thomas J. Bouchard et ses collègues de l’université du Minnesota, à Minneapolis, ont publié les résultats d’une étude impliquant cinquante-six paires de jumeaux de diverses parties du monde. Elle conclut que la corrélation entre QI et génétique est de 70 %. Elle concerne des