Culture et érudition
On parle parfois d’une personne cultivée pour indiquer qu’elle connaît beaucoup de noms, de dates ou de faits. C’est confondre la culture et l’érudition. L’érudition se réduit à l’accumulation de connaissances apprises « par coeur », elle peut faire briller en société ou remporter des jeux télévisés mais ne constitue pas la culture. Une personne cultivée possède des clefs qui sont autant de possibilités d’ouvertures sur le monde et sur les hommes. La vraie culture constitue donc à savoir non pour savoir, mais pour comprendre. C’est ainsi que la connaissance du passé permet de mieux comprendre le présent. Le mot « culture » qui provient du latin colère, désigne à l’origine le travail de la terre destiné à l’améliorer et à rendre fertile. La culture est donc la mise en valeur de ce qui est, mais le terme évoque aussi bien l’enrichissement de l’esprit humain que le travail d’un champ. Cette étymologie montre que la culture, en tant qu’activité humaine, modifie d’abord ce qui est donné à l’homme : la nature. Le travail humain ne se déploie jamais à partir de rien et la nature offre ce point de départ, véritable point d’appui sans lequel rien ne saurait se développer. Le mot « culture », dans un second usage qui prolonge le précédent, met l’accent sur l’originalité de l’activité collective de l’humanité. Ce qui est de l’ordre de la culture, considérée comme tout ce qui est appris, construit et institué par les hommes, se comprend donc d’abord en opposition à la nature. La culture des hommes les sépare de la nature et inscrit leur devenir dans une histoire. L’homme ne cesse de transformer son savoir, ses techniques, ses croyances. Si tous les êtres vivants se nourrissent, les hommes sont les seuls à élaborer des règles et des pratiques culinaires transmises et transformées au fil des générations, qui sont bien plus qu’une simple façon de se nourrir.
L’examen de l’activité animale permet de mieux saisir la singularité de la culture