Culture urbaine identité masculine
Les périphéries urbaines entre normes et innovations. Les villes du sud de l’Europe
Colloque de Bordeaux, juin 2008 Yves Raibaud, géographe, Université de Bordeaux
y.raibaud@ades.cnrs.fr
« Cultures urbaines : des lieux qui fabriquent l’identité masculine »
Les « cultures urbaines » (rock, rap, danse hip-hop, graf, skate, bmx…) apparaissent comme des innovations indissociables du paysage de la banlieue. A de nouvelles conditions de vie en milieu urbain correspondraient des cultures « émergentes » représentant l’expression vitale des potentiels et des difficultés des habitant.e.s, signalant leur adaptation à un environnement modifié et facilitant leur intégration et leur mobilisation dans des projets citoyens. Aux côtés d’autres équipements consacrés aux cultures urbaines, skates parcs et cités stades sont des nouveaux lieux aménagés par les municipalités pour permettre l’expression jugée légitime des « jeunes », souvent considérés comme les nouvelles classes dangereuses des périphéries. A cette représentation qui ne posait guère de problème lorsque s’est généralisée la construction, de ces équipements1 s’oppose aujourd’hui un certain nombre de critiques. Le fait qu’ils génèrent aujourd’hui un sentiment d’insécurité dans les quartiers où ils sont implantés n’est plus seulement imputable à une classe d’âge et à un conflit de génération mais aussi à celui des femmes et jeunes filles qui y voient une prolongation de l’hégémonie masculine dans les espaces publics. L’article qui suit soumet ces équipements « innovants » à la question du genre : ne seraient ils pas devenus, au même titre que les autres cultures urbaines, des lieux d’épanouissement de nouvelles cultures masculines ? N’assisterait-on pas à une forme de modernisation des pratiques masculines d’occupation de