Culture
Evoquons d’abord les questions que pose toute étude sur l’identité culturelle.
Tout d’abord, qui juge de l’identité ? Est-ce, comme je viens de le dire, le regard de l’autre sur soi, de l’autre qui me juge de telle ou telle façon ? Est-ce le regard de soi sur soi, comme quand je me juge devant la glace ou quand je fais, parfois, l’aveu de ce que je crois être ? Est-ce le regard de soi sur l’autre, quand je me mets à le juger ?
Une deuxième question est celle de savoir s’il s’agit de moi en tant qu’individu ou en tant qu’appartenant à un groupe. Question difficile à trancher car tout individu est un être social du fait qu’il vit en société. Mais cet individu à quel groupe appartient-il ? A un groupe de référence idéal, imaginé, auquel il croit (désire) appartenir, ou à son groupe d’appartenance réel ? Mais n’appartenons-nous qu’à un seul groupe ou n’avons-nous pas une multi-appartenance du fait de notre âge, notre sexe, notre profession, notre classe sociale, etc. ?
Une troisième question consiste à nous demander, à supposer que l’on ait une identité, d’où nous vient-elle ? La reçoit-on par héritage dans une sorte de filiation génétique ou sociale ? Nous est-elle imposée par ces lieux d’« inculcation » que sont les instituions socialles et particulièrement l’Ecole ? Ou bien est-elle toujours le résultat d’une construction volontariste comme on le voit chez les populations de migrants qui doivent s’intégrer dans un pays autre que celui de leur origine ?
Enfin, cette identité, est-elle un fait de nature ou de culture. Est-elle fixée une fois pour toute ou est-elle mouvante et changeant au gré des aléas historiques ?
Ces questions nous montrent à quel point la question de l’identité culturelle est complexe. Nous essaierons de suggérer quelques réponses en nous interrogeant sur le mécanisme de la construction identitaire et sur les imaginaires qui