Démocratie directe et démocratie représentative
Jean Bodin (16e) dans le traité des Six Livres de la République définit la souveraineté en parallèle à la République. Selon lui, le souveraineté est « un pouvoir de commandement, une puissance ultime de l’État, comme la puissance de donner ou de casser la loi », c’est « la puissance absolue et perpétuelle d’une République ». De façon plus générale, la souveraineté est l’autorité suprême, la compétence des compétences.
La notion de souveraineté est longtemps considérée comme étant de nature divine (plus particulièrement avec les monarchies absolues et le monarque tout puissant). Elle va de pair avec l’idée d’autonomie. Est souverain celui qui est autonome et ne dépend de personne. Ce principe d’autonomie, et plus particulièrement d’autonomie du peuple se développe dans un premier temps dans l’Antiquité, en même temps que les démocraties. Selon si l’autonomie du peuple est reconnu ou non, les régimes ne sont pas les mêmes (démocratie, monarchie, oligarchie) et la souveraineté peut être une souveraineté de l’État, nationale ou populaire.
Comment l’idée de la souveraineté s’exprime-t-elle au travers de la démocratie directe et de la démocratie représentative ? Comment a-t-elle évoluée vis-à-vis des limites et de ses titulaires ?
I. La souveraineté dans les démocraties :
A. Définition de la démocratie et de la souveraineté
Le régime démocratique apparaît en -600 avant JC chez les grecs avec Dracon et Solon. A partir de cette date, les citoyens des cités démocratiques comme Athènes considèrent avoir pour maître unique la loi. Selon la classification d’Hérodote où il répertorie les régimes en fonction du nombre de gouvernants, la démocratie est un régime ou tout le peuple gouverne, où « chaque citoyen possède à l’égard du pouvoir un droit de participation et un droit de contestation » (Lexique juridique Dalloz). La démocratie se particularise aussi selon les principes d’isonomie et d’iségorie