Dans quelle mesure l'analyse microéconomique néoclassique est-elle compatible avec l'utilitarisme ?
Le monde actuel connaît des crises à répétitions, et l'on assiste doucement mais sûrement à l'effondrement du modèle économique tel que nous le connaissons. Il est donc intéressant de regarder de plus près quels ont été les modèles et les théories qui l'ont précédé ; et plus particulièrement le modèle économique néoclassique et la doctrine utilitariste dont les idées sont encore largement répandues aujourd’hui. L'utilitarisme peut être défini par une simple maxime, c'est la recherche du « plus grand bonheur possible pour le plus grand nombre de personnes ». Il considère que ce qui est utile est bon et que l'"utilité" peut être déterminée de manière rationnelle. Nous allons donc chercher à savoir comment ces théories utilitaristes peuvent être compatibles avec l'économie néoclassique, quels en sont les points communs et différences ?
Nous étudierons, dans une première partie, l'utilitarisme et ses points de convergences avec les théories néoclassiques. Puis, dans une seconde partie, nous verrons les limites de compatibilité entre ces deux mouvements, et le détachement des théories économiques de l'utilitarisme.
I/ L'utilitarisme, parallèle avec les théories néoclassiques
A) Les principes de la doctrine utilitariste (Bentham et Mill)
Parmi toutes les explications données par les différents théoriciens de l'utilitarisme, on y trouve plusieurs principes fondamentaux communs à tous.
Tout d'abord, le principe du bien-être. Par principe du bien-être, on entend que toute action est suivi dans le but d'obtenir un bien être morale, physique, etc. En d'autres termes, tout acte provoquant un plaisir doit être recherché, de même que tout acte engendrant une peine doit être évité. Et ce quel que soit l'acte, sans chercher à savoir s'il est moral ou non.
Ce qui nous amène à un autre principe de l'utilitarisme, le conséquentialisme. Chaque acte est jugé par les