Le vent d’été fouettait encore ses cheveux de jais à cette époque-ci. La chaleur de ce souffle naturel éveilla tous ses sens, et lui arracha un léger frisson. Les fleurs étaient écloses depuis longtemps, et un parfum vaporeux et délicat s’échappait de leurs pétales froissés avant de s’envoler et d’enivrer l’air frais et les narines de la jeune femme. Des taches brunes parsemaient ses pommettes, animant son visage d’une touche d’espièglerie. Ses joues se soulevaient à chacun de ses sourires, éclairant son regard d’enfant, où naïveté et rêves de petite fille régnaient. Allongée dans la pelouse d’une couleur débordante de fraicheur, essaimé de quelques gouttes de rosée, elle contemplait attentivement le ciel magnifiquement bleu de ses yeux d’azurite, à l’affût d’un nuage différent des autres, dont la forme se rapprocherait d’un ours ou d’un cœur. Elle entendit des pas frottés lestement le sol. Elle se redressa et l’admira. Sa silhouette apparaissait lentement derrière l’étendue verte. Sa chevelure noire caressait sa peau à chaque bourrasque, cachant ses yeux ambrés derrière de fines mèches rebelles. En la voyant ainsi assise, l’attendant avec impatience, un sourire radieux se dessina sur ses lèvres. Il l’aimait, du moins, il l’avait aimée. Elle se releva rapidement et chancela un peu avant de courir aussi vite qu’elle pouvait vers le jeune homme. Il ouvrit les bras et la serra fermement. Il redressa le menton de sa fiancée de ses doigts, la forçant à le détailler. Elle le fixa tendrement et se pencha vers lui. Ses lèvres se déposèrent sur les siennes, les enveloppant dans un cocon d’extase et d’ivresse. Ce baiser resterait à jamais gravé dans sa mémoire. Elle ne savait pas que ce serait le dernier qu’elle vivrait, le dernier qu’elle savourerait. Isaac se détacha d’elle et plongea ses yeux dans les siens. Des flammes crépitaient dans ses prunelles d’ambre. Il cessa de l’enlacer et caressa le tissu de son pantalon, remontant lentement vers la poche arrière. Sa main