De gaulle et les communistes
Partie 4 - De Gaulle et les Communistes…
VI. - De Gaulle et les Communistes
La Clé de cette révolution, c'est la connivence secrète de de Gaulle et des Communistes. De Gaulle a joué Moscou pour accéder au pouvoir; les Communistes ont joué de Gaulle pour se dédouaner et se faire réhabiliter devant l'opinion politique française. Lui et eux se sont momentanément soutenus avec l'arrière-pensée de se détruire mutuellement. La réussite d'un coup de force gaulliste eût amené l'incarcération immédiate des députés communistes; une prise de position par les Communistes provoquerait la mise en accusation de de Gaulle, de Passy, de Palewski. Les deux partis se sont entendus momentanément pour enterrer la République : de Gaulle, rêvant d'y substituer une démocratie présidentielle à la mode américaine qui eut fait de lui le Chef tout-puissant de l'exécutif; les Communistes avec l'espoir d'y substituer une Convention, un Soviet suprême concentrant tous les pouvoirs, avec un exécutif absolument subordonné. Avec l'ancienne Constitution, de Gaulle eût été élu Président de la République pour sept ans. Avec l'Assemblée Constituante, il s'est trouvé en présence d'un projet de constitution élaboré uniquement en défiance de lui et pour le réduire à l'impuissance.
Il a préféré laisser croire qu'il se désistait volontairement pour éviter d'être légalement évincé, victime de son propre stratagème.
De tempérament, de conviction, de vocation, de classe et de caste, le général de Gaulle et profondément anticommuniste. Et, cependant il a manoeuvré de telle façon qu'il a fait, au bout d'une année, du parti Communiste le parti le plus homogène, le plus compact de l'Assemblée. Se donnant à ses partisans comme violemment anticommunistes, il a fait le lit du communisme dans son propre pays. Comment expliquer un tel paradoxe ?
Ce paradoxe est dû à l'illogisme de base qui a présidé à son avènement au pouvoir et expédients auxquels il n'a cessé d'avoir