Quelles réflexions vous inspirent le sous-titre, « Le Salut », du tome III des Mémoires de guerre ?

Le tome III des Mémoires de guerre de Charles de Gaulle, intitulé Le Salut : 1944-1946 et publié en 1959, relate les évènements et les décisions politiques prises par de Gaulle durant la période de septembre 1944, la « libération » de Paris, à janvier 1946, la démission de de Gaulle. Ainsi, vers quelles réflexions le sous-titre, « Le Salut », nous amène-t-il ? En premier lieu, il renvoie à la notion de « salut public », puis à de Gaulle en tant que guide de la nation et enfin au salut spirituel de la patrie.

Tout d’abord, il est à noter que la fin du tome II des Mémoires de guerre annonce le thème principal du tome III : « Peu à peu, l’appel fut entendu. Lentement, durement, l’unité s’est faite. A présent, le peuple et le guide, s’aidant l’un l’autre, commencent l’étape du salut. » (2, p.377). Cette phrase résume à elle seule le fil rouge que de Gaulle a choisi pour l’écriture de ses Mémoires et en particulier du tome III, à savoir le salut de la France. On dénote également que cette phrase bilan regroupe les titres de ses trois tomes, « L’Appel » (1940-1942), « L’Unité » (1942-1944), « Le Salut » (1944-1946), afin de souligner la cohérence de ses Mémoires. De Gaulle annonce son objectif dès les premières pages de son œuvre, « Par contre, le crédit que m’ouvre la France, j’entends l’engager tout entier pour la conduire au salut » (p.10). Pour ce faire, un « Comité de salut public » s’impose. Il s’agit à l’origine du premier organe du gouvernement révolutionnaire mis en place par la Convention pour faire face aux dangers qui menacent la République au printemps 1793 (invasion et guerre civile). Dans le contexte qui nous intéresse (1944-1946), il est question de sauver la France des dangers mortels qui la menace, c’est-à-dire les conséquences militaires, matérielles, politiques et internationales de la défaite sur le pays, mais aussi les