De l'étrangeté a l'absurde

1752 mots 8 pages
De l’étrangeté à l’absurde

***

L’étranger ?

L’étranger, c’est Meursault, présent à chaque ligne du roman dont il prend en charge la narration mais étonnamment absent à tout ce qui l’entoure, indifférent au monde. De cette distance par rapport aux êtres et aux choses (hormis le monde naturel/Meursault sensible) naît le caractère étrange du héros, déstabilisateur pour le lecteur (voir 1ère partie, incipit, passage de la morgue, journée du dimanche, passage sur le mariage avec Marie…).

Meursault est d’abord étranger au jeu social (ne « respecte » pas les conventions par rapport au rituel de la mort par exemple – fume dans la morgue, boit un café, établit une liaison avec Marie alors que sa mère vient de mourir, va voir un fil comique alors qu’il est en deuil…), à la religion. Meursault préfère en effet sa propre vérité, accepte ce qu’il est sans vouloir paraître, refuse de rentrer dans le rôle du fils aveuglé par une peine qu’il ne ressent pas, refuse de rentrer dans le rôle du criminel se repentant d’un meurtre qu’il ne regrette même pas…

Ensuite, Meursault est étranger aux autres hommes. Sans les rejeter (puisqu’il travaille, est sur le point de se marier, se fait des amis…) il n’est pas à l’origine des actes qui le sociabilisent : il les accepte parce qu’il ne voit pas de raison de les refuser. Il dit souvent que tout se vaut, que rien n’a d’importance, que tout lui est égal. Il n’agit pas et se montre la plupart du temps passif. Les véritables « options », les choix, il les prendra lorsqu’il sera en prison, sous la forme du refus. Exclu de la société, prisonnier attendant son procès, puis condamné attendant son exécution, il se pliera à la justice des hommes en refusant tout secours, humain ou divin.

Enfin et peut-être surtout, Meursault semble étranger à lui-même. Dans la première partie du roman, il n’est pas intéressé par ce qui lui arrive (il ne participe pas). Il laisse l’initiative aux autres et se borne à un rôle

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