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Chapitre I – L’installation des Républicains au pouvoir (1871 – 1879)
Depuis le 19 septembre 1870, Paris est assiégé par les Prussiens. En dépit du désastre militaire, le gouvernement provisoire a décidé de poursuivre la lutte. Gambetta a quitté Paris en ballon pour organiser la résistance en province. En quelques semaines, il lève, équipe, nourrit plus de 600.000 hommes. Paris, qui refuse aussi de capituler, va passer l'hiver 1870-1871 sous la double menace de la famine et des bombardements. Tous ces efforts sont inutiles, la défaite de la France est consommée. Les derniers combats sont livrés en janvier 1871.
Le 18 janvier 1871, dans la galerie des glaces de Versailles, le roi de Prusse Guillaume Ier a été proclamé empereur d'Allemagne. Le 23 janvier, Jules Favre, représentant le gouvernement provisoire se rend à Versailles. Le chancelier Bismarck lui accorde un armistice de trois semaines destinée à permettre l'élection d'une assemblée nationale qui devra choisir entre la paix et la poursuite de la guerre.
SECTION I – L’ELECTION DE L’ASSEMBLEE NATIONALE.
PARAGRAPHE I – La victoire des monarchistes
Fixée au 8 février 1871, l'élection est organisée au scrutin de liste départemental ; le scrutin uninominal d'arrondissement, en vigueur sous le Second Empire, est abandonné. Les listes se partagent entre deux grandes tendances :
- Les Républicains, eux-mêmes subdivisés en modérés, résignés à la paix avec le Reich, et intransigeants, décidés avec Gambetta à poursuivre la lutte au nom du patriotisme jacobin. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, le patriotisme reste une valeur de gauche.
- Les Monarchistes. Eux aussi sont divisés. Les légitimistes, attachés à la dynastie des Bourbons et à son chef, le compte de Chambord, petit-fils de Charles X, invoquent les traditions de l'Ancien Régime et se réfèrent au droit divin. Les orléanistes, partisans de la lignée d'Orléans et de son représentant, le comte de Paris, petit-fils