L’habitude, je rentrais chez moi, j’enlevais les chaussures, je lavais les mains et je cherchais quoi manger…et puis voilà, tout était en ordre, pourtant je me sentais en désordre avec moi-même, j’accomplissais ces tâches machinalement sans sentir ce vouloir faire…Je montais dans ma chambre, ah ma chambre !! elle me rappelait mon âme, isolée des autres chambres, là haut sur le toit, elle était seuls…cette chambre, ce monde à moi se constitue de deux lits mariés, le mien et celui de mon cousin, une armoire , une boite qui contienne les différents habites qui me vêt de tant de couleurs, des couleurs que l’impression des autres traduisait et traduira encore par : élégant ou inélégant, grossier et chic ou négligé…puis y a la petite table où j’éparpille des bouquins de tout genre…j’y vis l’Iliade, qui me rappelait l’adolescence, l’éclat des crises philosophiques et morales, l’époque des valeurs spirituelles, de l’absolu et de l’incarnation de l’idéal, bref, l’époque de la délivrance. Je m’imaginais Achille, le beau et le valeureux, Achille le libre, je choisis une vie glorieuse du savoir qu’une vie de vanité, une longe vie sans éclat, je baignai alors dans les flammes des enfers, de la philosophie, la psychologie et d’autres sciences humaines, « dans le savoir tu vas finir par te noyer» disaient les amis, et grâce à ce savoir je survécus. Stupéfiait, ils me nommèrent l’invulnérable, puis ils cherchaient le talon d’Achille sur moi; pas de chance pour eux, ils ne me connaissaient plus, ils ignoraient qu’il était en moi. L’adolescence me rappelait Hayline l’époustouflante, l’artiste, la rebelle que je rencontrai le mois de juillet à la ville de Saidia, j’avais 17 ans, elle était plus jeune que moi, pourtant elle avait une intelligence émotionnelle distinguée, un don du ciel, elle pouvait identifier, accéder et contrôler ses émotions, celles des autres et d'un groupe, la magicienne qui plongeait le public dans l’illusion du bonheur et de joie et lui évitait le pourquoi