maritime dans son ensemble, c'est-à-dire dans ses trois dimensions : surface, masse des eaux, fonds. Dans un tel contexte, le droit de la mer était appelé à connaître un grand développement. C'est aujourd'hui sans doute, et depuis plusieurs décennies, la partie du droit international qui évolue le plus : « Tout ce qui concerne la mer bouge et le droit international maritime qui accompagne et encadre l'activité en mer bouge également. L'évolution est donc un facteur intrinsèque de sa nature 1. » Tout bouge en effet sur la mer et surtout le navire. Ce n'est pas pour rien que ce mot tient son étymologie de « nausée », dont l'une des formes les mieux connues est justement le « mal de mer » ! Mais comme le navire et l'équipage embarqué, le droit de la mer a aussi besoin de stabilité. Pour le droit, c'est de pouvoir s'inscrire dans le temps, tout particulièrement en ce qui concerne ses principes fondamentaux. Nous allons analyser ici dans quelle mesure il continue de répondre, en évoluant, à ses finalités premières : garantir la circulation mondiale sur l'espace océanique, les communications maritimes dans le sens large du terme; garantir une exploitation raisonnée des ressources qu'offre la mer, à la fois biologiques, minérales et énergétiques; préserver la sécurité internationale aux regards des trafics et activités internationalement illicites qui ont pour cadre les espaces maritimes, en évitant par ailleurs que puissent se développer des conflits entre États. Tout en préservant sa cohérence d'ensemble, il doit aussi avoir la souplesse nécessaire pour prendre en compte de façon différenciée et équitable, en matière de délimitation et de répartition des espaces maritimes placés sous l'emprise des États, des situations nécessairement inégalitaires sur le plan géographique et politique : États côtiers continentaux à vaste façade maritime et à grande superficie de zones sous emprise, États archipels, États géographiquement désavantagés, États enclavés, États riverains