Devons-nous nous fier à nos sens?
Etymologiquement, le mot «perception » vient du latin « percipere » qui signifie « s'emparer de » et de « perceptio » qui veut dire « récolte » . La perception est donc pour le sujet conscient qui accepte la réalité, une manière de saisir le monde extérieur par l'intermédiaire des sens. Elle met alors en jeu notre sensibilité (ce que nous sentons) et notre jugement ou interprétation (ce que nous pensons). Il est alors souvent difficile de déterminer le rapport entre notre sensibilité et notre jugement et c'est pourquoi nous allons nous poser le problème de savoir s'il est raisonnable et suffisant de juger le monde extérieur de manière systématique selon notre propre perception de ce dernier. Pour répondre à cette question nous allons utiliser trois axes différents. Le premier sera d'étudier le primat de la perception subjective. Le deuxième traitera des limites de la perception subjective. Et le troisième et dernier axe tendra vers une perception objective et donc plus exhaustive.
Dans un premier temps, nous verrons que la perception est une activité essentielle de corps. Elle si divise en deux zones : externe (avec le monde extérieur) et interne (qui reste dans notre corps).
Commençons par traiter la perception en tant qu'adaptation du vivant au monde extèrieur, un besoin vital.
La perception est avant tout une sensation qui sert au vivant à se rapporter au monde extérieur. Elle est un outil d'adaptation utile et nécessaire à la survie de tout Etre vivant grâce à un système perceptif propre à chacun. Etudions les animaux avec le biologiste allemand Von Uexkull qui nous montre le système perceptif de la tique. La tique ne voit pas mais elle sent sa proie grâce à un odorat très développé. La chauve-souris tant qu'à elle, utilise des ultra-sons pour se repérer dans l'espace. Ces animaux développent donc leurs sens selon ce qui est utile à leur survie dans la nature, c'est-à-dire pour se nourrir, se défendre contre l'ennemi