Dictionnaire philosophique, "philosophe", voltaire. explication linéaire
INTRODUCTION :
Le stoïcisme dogmatique de Montaigne ne résiste pas à son constat de la faiblesse humaine et à la diversité des lois. Sa familiarisation avec le scepticisme, quand la guerre entre catholiques et protestants déchire des familles et fait s’entretuer les hommes du seizième siècle de la manière la plus sanglante et fratricide qui soit, le met à l’abri de cette violence au cœur d’une famille dont la mère est protestante, le père catholique et les frères et sœurs soit d’une obédience religieuse soit d’une autre.
Son choix final de « faire bien l’homme », d’aimer la vie et de l’accepter telle qu’elle est car Dieu « a fait tout bon » et que « nature est un doux guide », le maintient dans une attitude philosophique individualiste, à hauteur d’homme bien sûr mais élaborée pour l’aider à penser la condition humaine ontologiquement solitaire de la manière la plus gratifiante pour soi.
Il en va de même dans Les Pensées de Pascal qui face à la faiblesse humaine, physique, intellectuelle et morale, propose à l’homme d’échanger le divertissement contre le pari de l’existence de Dieu qui seul nous rend notre humanité misérable, acceptable.
Montaigne et Pascal pensent l’homme dans sa solitude intrinsèque, dans le coffre fort de son intériorité.
Voltaire, homme du dix-huitième siècle, pense l’homme en tant qu’animal social. La fonction du philosophe n’est plus alors de le rendre heureux individuellement mais dans le partage d’une collectivité pensée pour le plus grand bien de tous.
C’est pourquoi l’article « Philosophie » du Dictionnaire Philosophique de 1764, commence par préciser, après avoir explicité le sens du mot « philosophe » sa fonction sociale.
Les exemples heureux de l’époque gréco-romaine se heurtent alors à la persécution française actuelle des philosophes, du fait du fanatisme religieux, comme celui qui anime le jésuite Le Tellier, « confesseur de louis