Didactiques De L Oral Et Ducation Communicative Implicite
Robert BOUCHARD, Gric (Groupe de recherche sur les interactions communicatives) -Université Lumière-Lyon 2
Dans ce papier un peu... masochiste, je vais entreprendre, en tant que didacticien de (dé) limiter l'ambition didactique dans le domaine de l'enseignement de l'oral en langue maternelle, ou, en d'autres termes, de définir ce que me semblent être les limites d'une telle intervention didactique.
La didactique de l'oral actuelle se conçoit la plupart du temps comme une proposition de nouvelles pratiques pédagogiques spécifiques (cf. Dolz et Schneuwly, 1999 ou encore plus Maurer, 2001 avec une "importation" de pratiques communicatives inspirées du Fle) sensées venir compléter le dispositif de formation linguistique existant. Elle peut aussi se concevoir comme le développement de pratiques existant dans d'autres disciplines, mais de manière minoritaire, le travail d'élèves en petits groupes par exemple, considéré à juste titre comme profitable non seulement pour la pratique communicative des élèves mais aussi pour le développement de leurs capacités socio-cognitives dans d'autres disciplines scolaires (cf. les travaux du groupe Inrp "Oral" 1 et 2).
Pour notre part, il nous semble nécessaire aussi (surtout ? ) de tenir compte des pratiques orales les plus dominantes dans la formation des élèves, quelle que soit la discipline. Ces pratiques ordinaires de communication orale en classe, que d'autres appelleraient des "ethnométhodes" (Mondada, Pekarek, 2001), s'ancrent dans une tradition pédagogique ancienne, largement intuitive, culturellement partagée par une bonne partie des partenaires de l'action éducative, maîtres comme élèves.
Stables au delà des frontières disciplinaires comme des modes didactiques, elles constituent le socle de l'éducation communicative orale des élèves. Si on ne connaît pas suffisamment ce plus grand dénominateur commun des pratiques orales scolaires, ne risque-t-on pas de faire