Diderot lettre à voltaire 1758
Denis Diderot, Correspondance, Lettre à Voltaire.
Denis Diderot est l’écrivain à qui le libraire Le Breton, en 1745, a confié le projet de traduire l’Encyclopoedia de l’Anglais Chambers. Diderot, enthousiaste, transforma le projet et décida de rédiger une Encyclopédie à l’aide de nombreux intellectuels et spécialistes dans tous les domaines. Premiers textes paraissent en 1750. En 1758, la publication des textes est pour la seconde fois arrêtée sur ordre du roi. Bon nombre de participants sont découragés et veulent se retirer du projet. Ainsi, Voltaire demandait à Diderot, dans une précédente lettre, qu’il lui renvoie ses affaires et lui conseillait de publier à l’étranger. Nous allons étudier la réponse de Diderot à Voltaire, datée du 19 février 1758. Dans un premier temps, nous découvrirons les obstacles rencontrés par l’Encyclopédie et s’ils ont une chance de les surmonter. Puis nous découvrirons la conviction d’un humaniste pour enfin approfondir sur Diderot, champion des philosophes du 18ème.
Diderot dans cette lettre, rappelle les principaux obstacles rencontrés par L’Encyclopédie. Il dresse en quelque sorte un bilan de la situation : * Censures des opposants, difficultés externes : persécutions des participants au projet, désignés par les termes « coquins », « brigands », « ennemis », et « censeurs » (l.8,10,14,15). Ces opposants publient et distribuent des brochures contre les encyclopédistes. * Découragement des participants, désertion de D’Alembert qui apparait comme un obstacle majeur : elle renforce les manœuvres adverses l.9, elle prive l’Encyclopédie d’un maitre d’œuvre essentiel l.28, et entraîne des difficultés financières importantes l.31. * Découragement de Diderot lui-même, face à l’inutilité de ses efforts : il est « las des tracasseries » l.19, et exprime sa propre tentation de se retirer, avec la répétition « le repos, le repos » l.20, et