Discour de raymond poincaré
Ce document est un discours de Raymond Poincaré, adressé au peuple français, présent lors du transfert des cendres de Rouget de Lisle, père de La Marseillaise, aux Invalides, à Paris. Ce discours du président de la République a lieu le jour de la fête nationale, le 14 juillet 1915. Il s’agit d’un discours, et donc d’un document d’ordre public, de forte portée, car prononcé le jour symbolique de la fête nationale. L’unité et l’honneur des Français, symbolisés par le 14 juillet (fête de la Fédération en 1790 et fête nationale depuis 1880), sont mis à mal par l’agression allemande.
En faisant ce discours, Raymond Poincaré s’adresse aux Français pour exposer la situation et les unir face à l’ennemi germanique. On peut penser que le thème de La Marseillaise, en ce temps de guerre, n’est pas sans portée symbolique. En effet, c’est un chant d’union, qui invite les Français à rester solidaires dans le but de sortir victorieux de cette épreuve. La Marseillaise est selon Poincaré, un symbole d’« unité nationale ».
Raymond Poincaré (1860-1934) a été élu au poste de président de la République le 17 janvier 1913. Le 4 août 1914, Poincaré, dans le message adressé aux Chambres pour annoncer l’état de guerre, dénonce l’agression de l’Allemagne. Il lance un appel aux partis politiques pour faire front commun contre l’ennemi, et emploi le terme d’« union sacrée ». Cette « union sacrée », qui regroupe tous les partis politiques au sein d’un gouvernement d’union nationale, prend un contenu immédiat par le vote des crédits d’une guerre que tout le monde envisage courte. Elle se présente comme une nouvelle forme de la défense de la République et une suspension provisoire du débat politique au nom de l’intérêt de la patrie en danger.
En dépit de l’attentat de Sarajevo et de la montée des tensions internationales liées à l’enracinement du conflit balkanique, l’atmosphère n’était pas à la guerre. L’ultimatum autrichien