Dès le milieu des années 1940 Adventure comics met en scène Superman enfant et adolescent : pour les jeunes lecteurs, un super héros adulte, c’est bien. Un super-héros enfant, c’est encore mieux. Elevé par ses parents adoptifs, Martha et Jonathan Kent, SuperBoy est traité comme un adolescent normal : il va au lycée, fait ses devoirs, aide son père, partage les valeurs familiales tout en ayant des amis, des adversaires et le béguin pour Lana Lang. Spontané et explosif, SuperBoy réalise des exploits apportant la sécurité dans Smallville en faisant usage de sa force mais également de son intelligence et de sa sensibilité. Il incarne l’enfant brillant dont rêvent tous les parents. Ces histoires mettant en scène SuperBoy peuvent être perçues comme une volonté de « normalisation » de l’adolescence cependant une autre analyse existe : celle de recomposer et redéfinir en permanence des valeurs fondamentales qui sont l’intégrité, la fraternité et le sens de la famille dans une société américaine changeante.
Egalement, juste après la guerre, la maison DC participe à un mouvement général d’éducation de la jeunesse à travers la bande dessinée abordant des sujets tels que la réinsertion difficile des soldats de retour de la guerre. Au début des années 1950, la méthode change : les super-héros deviennent à leur tour des messagers civiques, SuperBoy y compris. Sur une page, il donne l’exemple en acceptant l’invitation à goûter de l’adolescent étranger qui vient d’emménager dans le quartier, et la page se termine sur ces mots : « Respectez les différences. Ce pays n’appartient à aucune nationalité, à aucune race. L’Amérique est un mélange de cultures venues de nombreuses parties du monde. Ne l’oubliez jamais.