Autrui est-il nécessaire à la connaissance de soi ? La connaissance de soi est avant tout un plaisir, le plaisir d'être réel maître de soi et de savoir lire et comprendre chaque élément de sa réflexion qu'il soit voulu ou non. Mais ce plaisir pourrait sembler chimérique, car la connaissance totale de soi tend à se montrer inaccessible et ce parce que notre esprit est lui-même divisé en plusieurs degrés de conscience que Freud a pu distinguer dans ses travaux sur l'esprit humain, établissant des interprétations des phénomènes inconscients comme les rêves. L'esprit humain se veut également subjectif, et la notion de subjectivité exclu une réelle analyse scientifique et donc une compréhension. En revanche, on pourrait penser que la connaissance de soi peut être permise grâce à l'intervention d'un « autrui », quelqu'un d'extérieur à notre esprit, qui n'est pas soumis à cette loi de la subjectivité et qui peut porter un jugement objectif sur nous-même. Mais si la connaissance de soi passe par autrui, comment autrui peut-il me connaître, si moi-même je ne parviens pas à me connaître seul ? Ce autrui est-il capable de me juger, de me connaître mieux que moi-même ? Et ce autrui n'est-il pourtant pas soumis aux mêmes lois de la subjectivité qui m'incombent ? Mais alors d’où peut provenir la connaissance de soi ? Dans un premier temps nous verrons en quoi la connaissance de soi pourrait sembler apprivoisable seul, avant de voir qu'en fait c'est par le biais d'autrui que j'existe et donc que je peux me connaître.

De prime abord, on pourrait penser que la connaissance de soi est une science qui s'acquiert seul. En effet, qui dit connaissance de « soi » implique que le « moi » soit le sujet de cette connaissance, et qui mieux que moi-même peut me connaître ? Personne d'autre, car il n'y a personne qui puisse connaître mon esprit aussi bien que moi. Le moi étant lui-même constitué de la conscience, entité qui nous permet de raisonner, réfléchir, comprendre. Ainsi,