« Ciel offensé, lois violées, filles séduites, familles déshonorées, parents outragés, femmes mises à mal, maris poussés à bout ». Telle est la dernière réplique de la pièce de Molière : Dom Juan, dont le très célèbre personnage à la fois charismatique et mystérieux va choquer une société fortement marquée par des pensées religieuses conservatrices comme celles de la Compagnie du Saint-Sacrement ou encore celles du Jansénisme.
Mais alors qui est vraiment Don Juan ? Pourquoi a-t-il bouleversé la société du XVIIème siècle ? Comment ce personnage est passé de héros à mythe ?
En s’appuyant sur le texte de Molière, nous tenterons d’expliquer ce qu’Emilie de Turckheim avance lorsqu’elle dit que « Don Juan est Immoral et sans Dieu […], qu’il tue tout ce qui vient avant lui […] et qu’il est seul au monde. »
Le personnage est indéniablement immoral, mais il est aussi symbole de l’inconstance et de l’intemporalité, et c’est pourquoi nous choisirons de nous intéresser à ces trois aspects de Don Juan.

Tout au long de la pièce, l’immoralité dont fait preuve Don Juan nous interpelle : Le personnage choque littéralement, et certainement plus pour des lecteurs de l’époque que pour ceux de nos jours.
D’entrée, Sganarelle, le valet, nous dépeint un maitre ignoble, exécrable, démoniaque : « Mon maitre [est] le plus grand scélérat que la terre ait jamais porté, un diable, un hérétique, […] un grand seigneur méchant homme ». Ces quelques phrases résument bien le personnage. Est-il sans Dieu ? Certainement. Il ne croit qu’en ce qui est logique, explicable, scientifique : « je crois que deux et deux font quatre et que quatre et quatre font huit ». C’est l’impie par excellence : il se fait un malin plaisir à se moquer ouvertement du Ciel avec un grand « C », à savoir de la religion et de son Dieu, que ce soit en transgressant les lois sacrées du mariage (avec son nombre interminable de conquêtes) ou en essayant de corrompre un pauvre homme pieu. Il amène à réfléchir sur le