Dissertation

De tous temps, les écrivains ont mis à profit leur art afin de défendre une cause ou de dénoncer des injustices, dans le but d’améliorer la société. Ils peuvent y parvenir de différentes manières : par le biais de l’argumentation, qui consiste à soutenir une thèse, un point de vue, de manière à provoquer l’adhésion du lecteur en présentant des faits ; ou par la fiction, qui permet à l’auteur de défendre ses idées en se basant sur l’imaginaire, pouvant se révéler à la fois distrayant et plus adéquat pour décrire et illustrer certaines situations. Est-il plus efficace de dénoncer une injustice ou de défendre une cause au travers de la fiction ou de l’argumentation ? Nous verrons dans un premier temps en quoi la fiction peut être un moyen utile et efficace pour l’auteur engagé afin de faire progresser le monde par ses idées. Dans un second temps, nous analyserons dans quelles mesures l’argumentation peut aussi s’avérer être efficace pour défendre des convictions. La fiction est un moyen efficace pour défendre une cause ou dénoncer une injustice, car elle propose au lecteur de construire sa propre réflexion sur la thèse soutenue, tout en le distrayant et en adaptant au mieux son propos à ses idées. La fiction propose au lecteur de construire lui-même sa propre réflexion sur la thèse soutenue. En effet, l’interlocuteur est amené à s’impliquer au sein du récit imaginaire, à devenir actif pour comprendre la lecture dont la conclusion qu’il doit tirer est dirigé par l’auteur. Dans le roman la Peste d’Albert Camus (1947), le lecteur découvre les ravages de l’épidémie à Oran dans les années 1940. Mais cette maladie tout à fait vraisemblable n’a pas réellement eu lieu, il lui convient donc d’établir un lien avec d’autres fléaux destructeurs, notamment le nazisme. Il assimile ainsi la réalité à la fiction, et en tire même une morale de mise en garde qu’il peut adapter