Commentaire du commentaire des des délits et des peines (césare beccaria, 1766) de voltaire
Voltaire (1694-1778), philosophe des Lumières qui a marqué le 17è siècle, porte un certain intérêt à la question judiciaire. Il intervient dans l'affaire Calas et celle du chevalier de la Barre qui s'inscrivent dans la longue série des « affaires » qui témoignent du légendaire combat de Voltaire contre l'injustice.
Dans son commentaire de « Des Délits et des Peines » de Césare Beccaria (1766), il vêt sa robe d'avocat et prend la défense, dans un plaidoyer efficace, d'une jeune mère qui a abandonné son enfant et qui, pour cette raison, a été exécutée. En effet, dans cet essai, il plaide pour une justice plus humaine en s'opposant au principe de la peine de mort.
Ce sujet fera l'objet de notre étude, ainsi que la manière dont il expose le cas pathétique de la jeune fille condamnée et la stratégie argumentative qu'il développe pour convaincre et persuader son lecteur. A travers notre étude, nous essaierons de démontrer ce que défend réellement Voltaire.
1er axe :
Tout d'abord, Voltaire nous présente un exemple précis qui réprime la machine judiciaire à l’œuvre. Il narre l'histoire de la jeune fille, en quelques lignes, tout en cherchant à faire naître la pitié chez le lecteur. Il utilise pour cela le registre pathétique que l'on repère lorsqu'il met en scène l'expression du malheur et de la souffrance : « fille infortunée » (l. 9), « délivrée seule et sans secours »(l. 11). Aussi, l'auteur fait un éloge de la jeune fille et qui, là encore, a pour visée d'émouvoir car il y révèle son âge : « une fille de dix huit ans, belle et bien faite, qui avait des talents utiles, et qui était d'une très honnête famille » (l. 6-7). On trouve aussi le registre tragique dans le dénouement de l'histoire : « la mère est découverte, condamnée à la potence et exécutée », mort qu'il juge d'injuste. Par conséquent, Voltaire utilise deux registres dominants dans le début de ce texte, pathétique et tragique, tout en créant une seule et même réaction chez le