A quoi servent les commémorations?

Nous avons célébrés le 11 novembre dernier la commémoration de l’armistice du 11 novembre 1918, or depuis le 12 mars 2008 la France ne compte plus de poilus (mort de Lazare Ponticelli). Cet événement soulève de manière plus profonde le sens et la portée des commémorations pour les générations suivantes.
Le mot commémoration vient du latin « cum » qui signifie avec et mémoria qui est la mémoire, on pourrait donc définir la commémorations comme le souvenir commun à un peuple d’un événement ou d’une personne. La commémoration est donc un acte collectif, public auquel la collectivité attribue un rôle singulier, la commémoration est donc un phénomène social et politique et non une simple fête, à se titre qu’elle occupe donc une place de choix dans les processus de construction identitaire. Enfin on rappellera que dans nos Etats laïques les commémorations aujourd’hui civiles ont d’abord était religieuse.
Le verbe servir renvoie à l’utilité et donc au sens implicite de la commémoration, on constate que la signification d’une commémoration va être mouvante avec le temps, c’est une lecture du passé au présent et également changeante avec l’espace. En amont la commémoration illustre la représentation symbolique qu’une société se donne de son passé.
En quoi les commémorations jouent-elles un rôle aujourd’hui?
En quoi ce rôle est-il différent de par le passé?
Aujourd’hui les commémorations se limitent-elles au devoir de mémoire?
Pour répondre à cette question, nous verrons premièrement que commémorer c’est entretenir un devoir de mémoire et dans une deuxième partie qu’aujourd’hui le sens des commémorations n’est pas sans poser de problèmes.

1) Commémorer c’est entretenir un devoir de mémoire:

A) Commémorer permet de maintenir le souvenir du passé:

La commémoration peut prendre deux formes: La forme de manifestation commémorative, la commémoration passe aussi par le repère de commémoration, ce que P. Nora a qualifié de «