Dissertation sur les fables
De son origine latine fabula (« propos, parole »), la fable est un court récit fictif qui met en scène des Hommes ou des animaux, visant à donner un enseignement moral sous une forme plaisante. « Le mérite de la fable est double : elle suscite le rire et donne une leçon de prudence », a écrit Phèdre. En revanche, Jean Anouilh donne une image de la fable plus puérile, l’énonçant d’ « entreprise futile » dans Avertissement hypocrite de son recueil Fables datant de 1962. Estimons-nous, nous aussi, qu’écrire des fables soit une « entreprise futile » ? Le côté sans importance apparent de la fable ne cache-t-il pas une fonction inapparente plus profonde, de celle-ci ?
On attribue aux fables une image futile et sans importance, notamment parce que les auteurs eux-mêmes le disent. En effet, comme nous l’avons vu Anouilh les qualifie d’ « entreprise futile » dans Avertissement hypocrite. Il les qualifie également de « plaisir d’un été », facile et rapide à écrire. Par ailleurs, dans Le Pouvoir des fables, Jean de la Fontaine écrit « Lisez-les, ne les lisez pas ». Ainsi, il nous donne le choix de leur lecture, comme si cela n’avait pas d’importance. De plus, il donne à ses œuvres un dessein dérisoire « Peut-elle s’abaisser à des contes vulgaires ? ». Qui plus est, il écrit dans une lettre à Madame la Saublière « Je suis chose légère et je vole à tout sujet. Je vais de fleur en fleur et d’objet en objet », il se décrit donc comme quelqu’un d’insouciant, renforçant la frivolité apparente de ses écrits et de la fable en général.
En outre, cette image futile et sans importante donnée aux fables, est la conséquence de l’aspect de petits contes plaisants et faciles que l’on ne prend pas au sérieux qu’elles revêtent, en prime abord. Cela s’explique par le fait