Disserts gratuites
Ainsi, pour moi, d’obtenir un tel sort n’est pas un mal ; mais si je laissai, négligente, sans tombeau, le fils de ma mère, oui, de cela je souffrirais ; du reste, non !
Et, si je te semble insensée, peut-être, un fou m’accuse, à présent, de folie.
* (Acte I, scène 6) Corneille – Le Cid
Que je sens de rudes combats !
Contre mon propre honneur mon amour s’intéresse ;
Il faut venger un père, et perdre une maîtresse :
L’un m’anime le cœur, l’autre retient mon bras
Réduit au triste choix ou de trahir ma flamme, ou de vivre en infâme, des deux côtés mon mal est infini.
O Dieu, l’étrange peine !
Faut-il laïusser un affront impuni ?
Faut-il punir le père de Chimène ?
* (Acte III, scène 1) Shakespeare – Hamlet
Etre ou ne pas être, telle est la question. Y’a t’il plus de noblesse d’âme à subir la fronde et les flèches de la fortune outrageante, ou bien à s’armer contre une mer de douleurs et à l’arrêter par une révolte ? Mourir… Dormir… Rien de plus ; … et dire que par ce sommeil nous mettons fin aux maux du cœur et aux mille tortures naturelles qui sont le legs de la chair : c’est là un dénouement qu’on doit souhaiter avec ferveur. Mourir… Dormir, dormir ! Peut-être rêver ! Oui, là, est l’embarras. Car quels rêves peut-il nous venir dans ce sommeil de la mort, quand nous sommes débarrassés de l’étreinte de la vie ? Voilà qui doit nous arrêter. C’est cette réflexion là qui nous vaut la calamité d’une si longue existence.
* (Acte II, scène 5) Racine – Phèdre
Objet infortuné des vengeances célestes,
Je m’abhorre encor plus que tu ne me détestes.
Les Dieux m’en sont témoins, ces Dieux qui dans mon flanc
Ont allumé le feu fatal à tout mon sang,
Ces Dieux qui se sont fait une gloire ; cruelle
De séduire le cœur d’une faible mortelle.
* (Acte V, scène 5) Rostand – Cyrano de Bergerac
- Vous m’aimiez !
- C’était l’autre !
- Déjà vous le dites plus bas !
- Non, non, mon chez amour, je ne vous aimais pas !
- Vous m’aimiez !
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