Doit-on se souvenir du passé?
Le passé peut être défini comme matrice des événements présents. Réciproquement, il apparaît que la situation actuelle, le présent ne soit que le résultat de «mécanismes» à l'œuvre dans le passé. Il semble dès lors que le passé renferme les indices nécessaires à la compréhension du présent. Quel meilleur support à la connaissance, en l'occurrence du passé, que le souvenir? Il est légitime de s'interroger sur l'intérêt de se souvenir du passé. En outre, devons-nous, ou non, nous souvenir du passé? Notre analyse du sujet se fondera sur 3 axes. Nous débuterons par l'aspect identitaire du souvenir, poursuivrons avec l'intérêt du souvenir dans le domaine de la compréhension, et achèverons finalement notre étude par les critiques du souvenir.
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I – Le souvenir: racines identitaire et de la civilisation
Le souvenir, ou plutôt, la «connaissance du passé» revête un intérêt non négligeable du point de vue identitaire. Dans toutes les civilisations en effet, la connaissance du passé, et notamment celle de la filiation, a constitué un sujet de premier ordre. Ainsi, les grecs de l'antiquité se plaisaient à croire en de possibles ascendances divines.
Le devoir de mémoire constitue l'un des fondements moraux de nos sociétés occidentales. Ne disait-on pas il y a encore peu que «chaque commune française dispose de son monument aux morts»? L'Epitaphios, lui, consistait à honorer la mémoire des soldats morts au combat pour la patrie et à invoquer des paroles d'exhortation aux vivants. Ainsi, il apparaît que de tout temps, le souvenir a constituer un élément majeur des civilisations (surtout occidentales).
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II – Compréhension du monde et pragmatisme
Le souvenir constitue également une donnée d'importance dans le domaine même du progrès. Comment l'homme peut-il s'améliorer? Telle est la question. Thucydide apporte un élément de réponse en affirmant que l'Histoire est un «perpétuel