Dom juan, acte i, scène 2
A la fin 1664, Molière dont le tartuffe vient d’être censuré, décide d’écrire Dom Juan. Il reprend un mythe qui parcourt toute l’Europe, un mythe bien connu du public du XVIIeme siècle. En cette période classique, règne de l’honnête homme, le personnage espagnol excessif intéresse le moraliste qu’est Molière. Cependant, avec ambiguïté, le dramaturge en fait également un porte parole des esprits forts de son temps, du libertinage d’esprit, de bien des critiques et contre la toute puissante Compagnie du Saint Sacrement.
La tirade qui est portée à notre attention, extraite de l’acte I scène 2, révèle pour la première fois au spectateur le héros éponyme, préalablement évoqué en termes peu élogieux par Sganarelle. Dans cette scène d’exposition, le « grand seigneur méchant homme » répond par un éloge de l’inconstance aux remontrances de son valet qui lui reproche sa conduite dissolue. On assiste dans cette scène à une démonstration de la puissance verbale de Dom Juan ce qui nous amène à nous demander comment Dom Juan essaie de convaincre Sganarelle, et ce que cet art rhétorique révèle du personnage.
Nous répondrons à cette question à la faveur de 3 axes. Nous verrons tout d’abord comment se fait l’éloge de l’inconstance ; puis nous montrerons que ce texte est également un plaidoyer visant à disculper le séducteur ; enfin nous nous pencherons sur le portrait que le héros brosse de lui-même.
I- Eloge de l’inconstance
Cette tirade est une réponse aux remontrances de son valet Sganarelle. Vision de l’amour par DJ : donne une expression par antonomase. Eloge de l’infidélité.
a) DJ cherche à s’imposer face à Sganarelle. Cette tirade est avant tout une réponse.
Remise en question des propos de Sganarelle : de façon agressive et vive :
« Quoi ! » : idée impensable et inadmissible. Refus de ce que lui dit son valet.
« Tu veux qu’on se lie (…) ? » : question de rhétorique. But de dénoncer les