Données
Batouala est le premier roman «nègre» écrit par un «nègre». Son auteur, un fonctionnaire antillais du ministère des Colonies, soulève, en 1921, un vent de scandale; et pourtant, cette même année, il remporte le Prix Goncourt...
La lecture de ce roman et de son impérative préface permettra aux élèves de comprendre le contexte dans lequel ont pu naître une telle œuvre et un tel paradoxe. Elle leur permettra aussi de découvrir un des premiers textes de la «négritude», mouvement littéraire et artistique du XXe siècle, qui entraîna l'émergence d'une culture noire et de sa conscience.
Dans Batouala, René Maran rend compte des excès du colonialisme, ce que la France des années 1920 n'est pas disposée à entendre. Dans la préface, René Maran décrit rudement cette France coloniale, dont l'administration corrompue ne parvient pas à gérer les colonies de l'Afrique équatoriale française. Il dénonce les débordements des colons causés par l'alcool, les pillages des villages. L'auteur s'attaque égalment à l'idée tant défendue de la "mission civilisatrice" de la France.
Né à Fort-de-France le 5 novembre 1887, René Maran demeure le grand oublié de cette littérature que l'on nomme aujourd'hui « francophone ». Alors que Léopold-Sédar Senghor en a lui-même fait le « précurseur de la négritude », et malgré un prix Goncourt gagné deux années après la victoire de Proust, le nom de Maran reste méconnu de la plupart des spécialistes en lettres francophones. Il est vrai que les origines de Maran font de lui un auteur difficile à