Douter, est ce renoncer à la vérité?
Au premier abord, le doute remet en question la vérité donc on pourrait dire qu’il est en opposition avec la vérité. Nous pouvons nous demander, qu’est-ce que le doute ? C’est un état d'esprit dans lequel nous nous demandons si un fait est réel ou non, si une proposition est vraie ou non, donc douter n'est pas nier : le doute revient à admettre qu'on ne sait pas quelque chose, qu’on est dans l’incertitude. Douter c’est donc renoncer à juger, c’est lorsque notre jugement est suspendu. C’est lorsque qu’on ignore la vérité qu’on se met à douter donc le doute serait un passage obligé pour celui qui refuse de se décider et comme disait Descartes, qui refuse de se décider « pour de faibles raisons ». Celui qui ne doute pas est peut-être persuadé, lui, de connaître le vrai, mais il renonce ainsi à chercher. Le doute doit il apparaitre comme le renoncement à la vérité ou au contraire comme la condition de toute connaissance? Nous verrons que le doute peut être septique ou méthodique puis nous verrons qu’il est un passage obligé pour accéder à la vérité.
Si Descartes fait du doute autre chose qu'une source de désespoir, c'est précisément parce qu'il en fait une étape provisoire. Pour lui, nous avons au moins accès à une vérité mettant fin au doute. Mais lorsque le doute prend la forme d'une conclusion, il témoigne alors d'un renoncement. Le doute peut donc passer à première vue pour une faiblesse, une défaite de la pensée. Douter, c'est reconnaître que l'on ne sait pas et que l'on ne parvient pas à atteindre la vérité. Douter, c’est renoncer devant la difficulté d'un problème. Le doute témoigne alors d'une incapacité, d'une impuissance. Les philosophes sceptiques, disciples de Pyrrhon, considèrent justement que l'esprit humain est incapable d'atteindre aucune connaissance certaine. Les sceptiques ont de nombreux arguments pour démontrer que l'homme, dès qu'il prétend juger quelque chose, ne peut jamais être assuré d'énoncer