Droit et morale s'opposent-ils ?
« Tout ce qui est permis n’est pas honnête. » le Digeste, publié dans le Corpus Juris Civilis sous ordre de Justinien en 534. Ici, le jurisconsulte Paul fait référence à deux notions, droit et morale, qui étaient déjà problématiques en son temps. En effet, la notion de permissivité est consacrée par l’idée de droit, « j’ai le droit de » et plus précisément les règles de droit dites permissives. D’autre part, nous avons le substantif « honnête » qui renvoie à l’idée de juste/injuste, bien/mal. Prenons pour exemple, le cas de la légitime défense : l’article 122-5 du Code Pénal dispose que « N'est pas pénalement responsable la personne qui, devant une atteinte injustifiée envers elle-même ou autrui, accomplit, dans le même temps, un acte commandé par la nécessité de la légitime défense d'elle-même ou d'autrui, sauf s'il y a disproportion entre les moyens de défense employés et la gravité de l'atteinte. » En d’autres termes, tout homme dispose du droit de se défendre s’il sent que sa vie est en danger. Principe consacré par le droit français du moins mais du point de vue de la morale, ce principe est mauvais puisque la morale, étant un principe de régulation sociale, ne peut permettre ou bien justifier la mort d’une personne car elle était sur le point de commettre un acte réprimandé par la loi. C’est dans cette optique qu’il faille étudier la relation qu’entretiennent le droit et morale. D’une part, nous avons le droit qui est, selon les juristes, l’ensemble des normes juridiques qui visent à régir la conduite des Hommes en société et les rapports sociaux et d’autre part, la morale qui est le concept humain qui concerne les sujets du juste et l’injuste. L’intérêt de ce sujet va être de mettre en exergue les différences et points communs voire la relation qui les lie.
Dans cette quête, existe-t-il uniquement un rapport antagoniste entre la morale et le droit ? Pour ce faire, nous allons procéder en deux parties. Tout d’abord, nous