Droit privé
Introduction.
Section I : Qu’est-ce que le droit ?
Le mot « droit » a deux sens : on parle de droit objectif (singulier) et de droits subjectifs (pluriel). Ces deux expressions n’existent pas dans la loi, ne sont pas utilisées par les tribunaux, elles sont doctrinales (inventées par des auteurs, les profs de droit).
I. Distinction entre droit objectif et droits subjectifs
Le droit est l’ensemble des règles qui sont destinées à organiser la vie en société. Ces règles sont appelées règles de droit. Elles sont formulées de manière générale et impersonnelle. Pour cette raison, on parle de droit objectif.
Exemple de règles de droit :
Article 1382 du Code Civil : toute faute qui cause un dommage entraine la responsabilité civile de son auteur. C’est une règle générale, impersonnelle : elle s’adresse à tous. C’est donc un droit objectif.
Article 144 du Code Civil : pour pouvoir contracter mariage, il faut avoir 18 ans. Mais le mot « droit » a une autre acceptation : il désigne les prérogatives individuelles que les personnes ont vocation à aller chercher dans le droit objectif. Ce sont toutes les possibilités qui appartiennent aux individus par la règle de droit objectif, générale et abstraite. On parle de droits subjectifs puisque les individus vont obtenir différents droits.
Un grand auteur Carbonnier a tenté d’expliquer cette dualité du mot « droit » :
« Si le droit objectif nous permet de faire quelque chose, nous avons le droit subjectif de le faire ». On peut compléter sa formule de la manière suivante : si le droit objectif nous interdit de faire quelque chose, la transgression de cet interdit peut être invoquée par la victime. La victime a un droit subjectif à obtenir réparation.
2 exemples pratiques :
Article 205 : les enfants doivent des aliments à leurs parents dans le besoin (la loi dispose ou la loi dit, elle ne stipule jamais : règle de droit objectif). Le parent dans le besoin a un droit subjectif à réclamer des subsides à