décision n°98-408 DC
Le 8 octobre dernier, le président kényan Uhuru Kenyatta s'est rendu à La Haye et est devenu le premier chef d'Etat à comparaître en cours de mandat devant la Cour pénale internationale. Mais comment est née la Cour pénale internationale ?
La Cour pénale internationale a vu le jour par la présente décision n°98-408 rendue le 26 mars 2003 où le Conseil constitutionnel a autorisé la ratification du traité portant sur le statut de la Cour pénale internationale signé à Rome le 18 juillet 1998 impliquant une révision de la Constitution.
Cette décision s’inscrit dans la continuité des deux décisions Maastricht 1 et Maastricht 2 qui vont autoriser la ratification du traité de Maastricht et la révision de la Constitution en 1992.
La loi de révision constitutionnelle relative à la ratification d’un traité peut être adoptée soit par référendum, soit par le Congrès. La question est importante du fait qu’il n’y a aucune obligation de réviser la Constitution car cette dernière est juridiquement au-dessus des traités internationaux.
Le Conseil constitutionnel a été saisit par le président de la République et le premier ministre, respectivement Jacques Chirac et Lionel Jospin. La prétention dessaisissante repose sur l’article 54 qui dit « Si le Conseil constitutionnel, saisi par le Président de la République, par le Premier ministre, par le président de l'une ou l'autre assemblée ou par soixante députés ou soixante sénateurs, a déclaré qu'un engagement international comporte une clause contraire à la Constitution, l'autorisation de ratifier ou d'approuver l'engagement international en cause ne peut intervenir qu'après la révision de la Constitution ».
Lors de son examen, le Conseil constitutionnel relève une contradiction entre l’article 27 du statut de la Cour pénal internationale et les articles 26, 68 et 68-1 de la Constitution.
Mais le traité est finalement ratifié en France, ce qui implique une révision de la