démocratie africaine
La démocratie, un luxe pour les Africains?
D+C Développement et Coopération (No. 6, Novembre/Décembre
2002, p. 26-29)
La démocratie, un luxe pour les Africains?
Noël Kodia
Quand le président Jacques Chirac affirme quelque temps après l’avènement de la démocratie sur le continent que celle-ci était un luxe pour les Africains, des voix s’étaient élevées au sud du Sahara pour clamer tout haut que le président français n’était pas réaliste. Plus de dix ans après, on remarque que les dirigeants africains se conduisent comme des véritables hypocrites en ce qui concerne l’acceptation du multipartisme.
A l’orée de la décennie 90, quand, à la Baule, François Mitterrand demande aux chefs d’Etat africains d’ouvrir leur pays au multipartisme pour une véritable démocratie, personne ne pouvait imaginer les malheurs que devait apporter ce changement tant souhaité par les peuples africains.
Multipartisme en Afrique après les indépendances Déjà dans les années 60 après les indépendances, les dirigeants africains de l’époque essaient de conduire la politique de leurs états à l’image de celle de leurs ex-colonies. Des partis de gauche et de droite se fondent sur le continent. Au niveau de l’Afrique du Centre comme celle de l’Ouest, une multitude de partis politiques se remarquent ; la plupart des dirigeants africains gèrent leur pays selon le modèle occidental. Dans certains gouvernements, on trouve encore des ministres et des conseillers blancs, surtout dans les ex-colonies françaises. Et les partis politiques ainsi que les syndicats qui vont survivre après les indépendances sont plus ou moins des copies conformes de ceux de la métropole.
Au Congo-Brazzaville par exemple, Réné Bouthey remarque que «La CGTA (Confédération
Générale des Travailleurs Africains) vient d’une transformation de la CGT métropolitaine dont elle est à l’origine la section locale». Du côté de l’Afrique occidentale, le multipartisme est spécifié par
Léopold Sédar