Dépression réactive chez l'ado
1. LA DEPRESSION DE L’ADOLESCENT La dépression de l’adolescent ne doit pas être banalisée ou mise sur le compte d’une « crise de l’adolescence ». Il est important de la diagnostiquer et de la traiter, pour plusieurs raisons : La prévalence de la dépression à l’adolescence en population générale serait d’environ 5%, avec un risque de récidive à 4 ans dans un tiers à la moitié des cas. La dépression chez l’adolescent est souvent méconnue. Il est parfois difficile de faire la différence entre le normal et le pathologique, notamment avec ce que l’on appelle classiquement la « crise d’adolescence », qui fait partie des processus normaux du développement. On parlera de dépression ou de maladie dépressive lorsque l’adolescent présente des symptômes dépressifs caractérisés et prolongés, dont lui-même ou son entourage peuvent repérer le début. Une dépression à l’adolescence non repérée et non traitée peut être à l’origine de troubles surajoutés à type de troubles relationnels, de difficultés voire d’échecs scolaires, de difficultés à s’intégrer dans la société. Enfin, il existe un risque de passage à l’acte suicidaire, qui ne doit jamais être sous-estimé1 . Le diagnostic peut être difficile, car l’adolescent dépressif ne présente pas uniquement les signes cliniques habituels de l’état dépressif majeur (EDM), mais peut aussi attirer l’attention au travers de troubles comportementaux ou relationnels, de difficultés scolaires, de passages à l’acte, de prise de toxiques... L’une des particularités de la dépression à l’adolescence est d’être souvent atypique, masquée ou précédée par ce que l’on appelle un syndrome de