Désirer est nécessairement souffrir ?
« Le désir est une source de trouble et de souffrance.. » nous dit Alexandra David-Néel. Cette pensée, plutôt pessimiste et assez répandue, est une des définitions qui généralise le désir. Le désir représente un manque, et un manque représente la souffrance. Un désir est perçu comme une émotion. « Il est éprouvé, avant d’être pensé. » Le désir cherche à combler un manque, un ‘objet’ convoité, qui, une fois satisfait, se transformera en un nouvel ‘objet’. Il apparait donc comme un but, une manière de rechercher l’ataraxie. Venant de notre inconscient, nos désirs sont plus forts que nous. Il est donc difficile d’avoir un esprit critique à leurs égards afin de juger le raisonnable et l’irraisonnable. Certain de nos désirs sont irréalisables, ou prennent du temps avant d’être accomplis ce qui laissera donc un manque toujours plus gros en nous, et c’est cela qui nous mène à la souffrance. Mais désirer est-ce ‘nécessairement’ souffrir ? N’y a-t-il pas une part de bonheur dans le désir ? Pour répondre à cela, nous commencerons avec notre thèse ‘désirer fait souffrir’, avant d’aborder l’idée contraire ‘le plaisir par le désir’ et enfin nous verrons la part de bonheur dans la souffrance (et vice versa) procurer par le désir, puis nous synthétiserons tout cela dans une conclusion.
S’il y a bien un thème qui revient fréquemment en parlant du désir, c’est le bonheur. Et comme on dit, un bonheur n’arrive jamais seul. Il est bien souvent accompagné du revers de la médaille plutôt péjorativement. « Si l'homme réalisait la moitié de ses désirs, il doublerait ses peines. » (Benjamin Franklin). En effet, l’objet des désirs n’étant jamais constant, et changeant de forme une fois que ce dernier c’est réalisé, le sujet n’a pas le temps de profiter du bonheur occasionner, qu’il est déjà en proie à un nouveau désir. C’est un cercle infiniment vicieux. L’homme sera toujours aveuglé et envieux de ce qu’il voit. Par exemple, la