Economie africaine
Les économies africaines sont généralement de faible dimension, relativement pauvres et extraverties. La fin du siècle a été désastreuse pour la majorité du continent. Les origines de la crise peuvent être situées à différents niveaux : (i) les caractéristiques structurelles héritées de la colonisation, (ii) la série de chocs externes qui a frappé le continent depuis la fin des années 1970 et (iii) les politiques menées par les gouvernements depuis les indépendances. Le résultat se mesure en termes de stagnation (voire de régression) économique, de marginalisation extérieure et d'endettement excessif2 . Après plus de vingt ans d'ajustement néolibéral et une aide extérieure soutenue3 , l'Afrique continue de susciter alternativement espérance et déception, au gré des retournements de conjoncture.
La colonisation
Pendant la période coloniale, l'Afrique s'est vu imposer un modèle de développement extraverti caractérisé par une spécialisation dans la production et l'exportation de produits primaires (agricoles, miniers) vers les métropoles et dans l'importation de produits manufacturés en provenance desdites métropoles4. Cette spécialisation engendrait une large dépendance des colonies aux fluctuations des cours internationaux des matières premières. C'est pour cela que la France et le Royaume-Uni avaient institué des systèmes visant à assurer une certaine stabilité aux recettes d'exportation de leurs colonies (caisses de stabilisation, "marketing boards"), la mise en valeur coloniale impliquant des investissements publics, principalement dans les infrastructures de transport, pour faciliter les échanges extérieurs.
L'héritage colonial
Après les indépendances, les dirigeants africains ont dû assumer l'héritage de la spécialisation coloniale appauvrissante et de la sous-industrialisation corrélative. Leur objectif était d'engager leur pays dans le processus de développement auto-centré et d'atteindre à des degrés divers l'indépendance