Economie
Son œuvre
Joseph STIGLITZ appartient au courant de pensée des "nouveaux keynésiens" qui ont introduit dans la macroéconomie keynésienne l'étude des comportements individuels (de nature microéconomique). STIGLITZ a ainsi contribué à fonder la nouvelle microéconomie qui, depuis les années 1970, se démarque des hypothèses de concurrence pure et parfaite et de marchés parfaits tels qu’ils ont été développés par Léon WALRAS et perpétués par de nombreux économistes néoclassiques. Selon lui, les défaillances du marché laissent une place à l'intervention de l'État et à l'instauration de règles volontaristes adoptées par la négociation ou le compromis. Les rigidités existent mais elles résultent des comportements des individus confrontés à deux phénomènes particuliers : l'incertitude et l'asymétrie de l'information.
À défaut de connaître le futur et de pouvoir prendre des décisions rationnelles, les agents ne s'engageront sur le marché (du travail, du crédit, du foncier, etc.) qu'à travers des contrats négociés entre eux.
STIGLITZ applique la théorie de l’agence aux contrats d'assurance car l'information des agents contractants est asymétrique ; les acheteurs et les vendeurs ne disposent pas des mêmes informations sur les biens qu'ils échangent. D'où une inégalité entre le " principal " (aussi appelé le mandant) et l'" agent " (le mandataire). L’agent qui dispose de davantage d’informations possède une rente informationnelle qu’il peut exploiter au détriment du principal. STIGLITZ montre par exemple qu'un assuré potentiel à faible risque quittera son assureur s'il constate que des contractants présentant plus de risques paient la même prime que lui. Ce départ contribuera à diminuer la qualité même des assurés qui restent et à faire augmenter leur prime. Tout se passe alors comme si les assurés à hauts risques se substituaient de proche en proche aux assurés à faible risque. C'est un phénomène classique de " sélection adverse " qui, appliqué aux relations