Ecrire une suite immédiate au roman Balzac et la Petite Tailleuse Chinoise de Dai Sijie.
- Elle est partie, lui dis-je.
- Elle veut aller dans une grande ville, me dit-il. Elle m’a parlé de Balzac.
- Et alors ?
- Elle m’a dit que Balzac lui avait fait comprendre une chose : la beauté d’une femme est un trésor qui n’a pas de prix.
Je méditai cette phrase un moment. Elle prit tout son sens. La Petite Tailleuse était partie et elle ne reviendrait pas.
Nous nous couchâmes sans rien dire. Le sacrifice que nous venions d’accomplir nous avait littéralement vidé. Luo n’avait pas prononcé un mot depuis notre retour. Il n’avait plus rien de vivant en lui, il se contentait juste de survivre. La Petite Tailleuse avait emporté une part de lui avec elle. Je me réveillais tôt le matin et jetait automatiquement un regard en direction de Luo. Il n’était plus dans son lit. Je le cherchais dans la faible lumière du petit jour et le découvris, debout, le regard perdu à travers la fenêtre.
- Luo ?
Tout d’abord, rien ne se passa mais il finit par m’adresser un regard. Ses yeux étaient cerclés par les même cernes violets de la veille et j’en déduis que sa nuit avait dû être agitée, à l’instar de la mienne.
- Qu’est-ce que tu fais ? le questionnai-je.
- Je réfléchis, répondit-il.
Il daignait enfin m’adresser la parole et, à ma grande surprise, il continua sur sa lancée.
- Cette nuit je n’ai pas beaucoup dormi et j’ai eu le temps de tout remettre en place dans ma tête. J’en suis arrivé à un plan. Tu veux l’entendre ?
Un plan. Le brusque changement qui s’était opéré en lui était déroutant. Qu’avait-il bien pu imaginer ?
- Je t’écoute.
- Je ne suis pas sûr que ça te plaise beaucoup... Je vais m’enfuir. Je vais aller la retrouver.
Etait-il devenu complétement fou ?! Et ne se souvenait-il pas que nous étions coincés en rééducation ? Il perdait la tête ! Mais... quelque chose m’interpellait dans sa phrase...
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