Elissa de Carthage, la fondation de Carthage
Elyssa de Carthage
Apports d’un mythe fondateur
Professeur M’hammed Hassine Fantar
A propos de la fondation de Carthage, cette métropole phénico-punique de
Méditerranée, l’historien ne peut pas ne pas en reconnaître la singularité.
Contrairement aux autres cités méditerranéennes, elle se présente comme une fondation féminine ou le fruit d’un projet féminin. Elle n’est fondée, ni par un dieu, ni par un héros. Nous la devons à une femme : une princesse …afficher plus de contenu…
Ensuite elle acheta autant de terrain qu’en pourrait couvrir une peau de bœuf, pour y refaire, jusqu'au moment de son départ, ses compagnons fatigués par une longue navigation. Puis elle fit couper la peau en lanières très minces et occupa ainsi plus d’espace qu’elle n’en avait demandé. De là vint plus tard à ce lieu le nom de Byrsa ».
Servius, commentateur de Virgile au V e siècle, est encore plus explicite en déclarant: « quia Byrsa corium dictur ». Mais Stéphane Gsell a bien …afficher plus de contenu…
Mais pour le passage de
Boçra à Byrsa, il faut admettre une métathèse et une altération phonétique; il s’agit donc d’une hypothèse débitrice. Cette explication a été d’ailleurs très tôt contestée. Au siècle dernier, on a établi un lien entre Byrsa et une légende estampillée sur des monnaies d’or et d’argent émises très sûrement par un atelier carthaginois. L’examen de ces monnaies, distatères, décadrachmes, et octodrachmes, a permis de déchiffrer la séquence consonantique b’rṣt qu’on a proposée de prononcer "be arsoth". Il s’agirait d’une expression formée par la préposition "b" très, connue dans la plupart des langues sémitiques avec