Eloge de la lenteur

2298 mots 10 pages
ÉLOGE DE LA LENTEUR

Je marchais au soleil, un gros sac sur le dos et le chemin était encore long devant moi. J’avais faim, j’étais fatigué mais personne ne m’attendait. J’avais tout mon temps pour finir cette route et, pourtant, je marchais vite. J’ai été d’un coup traversé de ce qu’il ne servait à rien de me dépêcher et que, pour mieux supporter le moment, je devais me mettre dans une disposition d’esprit à jouir de l’instant plutôt que de forcer le pas. Cesser de pester, de me rebeller contre une situation sur laquelle je n’avais pas prise, canaliser, économiser mon énergie et tenter d’apprécier la lenteur du moment.

Ceux qui me connaissent souriront de cet élan qui correspond bien peu à mon tempérament mais c’est justement parce qu’elle ne m’est pas naturelle que j’ai voulu travailler cette notion, comme si je cherchais ainsi à me pénétrer de ses bienfaits et parcourir, un jour peut-être, lentement mon chemin.

Introduction

On associe souvent à la lenteur une valeur dépréciative : évoquer celle de l’esprit d’une personne est une façon détournée de la traiter d’imbécile, celle de l’administration est un dysfonctionnement. Et on pourrait en citer bien d’autres. Ne pas être « speed », dans ses pensées ou ses actes, c’est être « out », hors du coup, décalé de la marche normale, actuelle du monde et de ses usages.

Notre époque valorise donc la vitesse dans laquelle on associe tout à la fois l’efficacité, la modernité et, d’une certaine façon, la jeunesse. C’est l’orgueil de l’homme que d’imposer son rythme au monde face à celui de la nature qui nous paraît plus nonchalant.

En réponse à cette accélération, la recherche de la lenteur procède alors d’un choix personnel, d’une attitude dont je tenterai de montrer ce qu’elle peut avoir, aujourd’hui plus que jamais, d’anachronique et de séduisant, mais aussi d’indispensable individuellement et collectivement.

Accélération brutale

Sans remonter aux origines, il est commun de constater que, depuis plus

en relation

  • Un jour, dans une petite ville , a mercier.une jeune dame surnomé nada marchait tranquillement dans la rue pour rentrer chez elle.il était 23h23 , elle revenait de son travail.elle apperçu une ruelle qui l'a conduisait
    255 mots | 2 pages
  • Le transfert dans la relation éducative, joseph rouzel
    3527 mots | 15 pages
  • Francais Ecriture D Invention
    273 mots | 2 pages
  • Hda new york
    777 mots | 4 pages
  • BIOGRAPHIE + AUTOPORTRAIT, Rembrandt
    515 mots | 3 pages
  • Le prince et le rat
    540 mots | 3 pages
  • Histoire de Français
    547 mots | 3 pages
  • Hysteria
    394 mots | 2 pages
  • Belle époque
    513 mots | 3 pages
  • Po Me De Guillaume Appolinaire Dm Francais
    1362 mots | 6 pages
  • VOYAGE ou le chemin qui serpente
    855 mots | 4 pages
  • Scene d'intoduction dom-juan de moliere
    284 mots | 2 pages
  • Entrainement pour bac
    2437 mots | 10 pages
  • Le dernier jour d'un condamné
    25221 mots | 101 pages
  • Les Embarras De Paris, De Nicolas Boileau (1666)
    821 mots | 4 pages