Emotions et conduites à risque
Résumé :
L’adolescence est une période de défis et d’expérimentation d’un grand nombre de comportements, dont certains considérés comme dangereux pour la santé et le bien-être. Pour le psychologue Maslow (1943), le besoin de sécurité et de protection de son intégrité physique constitue la base de la motivation de l'être humain. On compte pourtant chez l’Homme de nombreuses conduites à risques de formes très variées. Les plus répandues et par conséquent les plus étudiées correspondent à l’engagement dans les comportements déviants tels que la consommation de substances, les rapports sexuels non protégés avec une inconstance et une multiplicité des partenaires, les jeux d’argents, ou encore les conduites dangereuses en véhicules motorisés.
Il existe une différence entre prise de risque et conduite à risque. En effet, les prises de risques sont des comportements qui se caractérisent par la mise en danger (de soi, de sa santé, de sa vie, etc.) au cours de l'adolescence. Elles sont fréquentes chez certains adolescents qui vont rechercher le sens de leur vie à travers de nouvelles sensations. Elles surviennent souvent dans des temps de loisir à caractère festif ou amical. Les conduites à risque sont des comportements répétés de prise de risques qui correspondent à une recherche de plaisir et au soulagement d'un malaise intérieur. Pour Izard (1977) les émotions seraient des « organisateurs et des motivateurs du comportement humain impulsant et dirigeant les processus perceptifs et cognitifs ».
Certains auteurs comme Levenson (1990) ; Michel et al. (1997) ; Taylor & Hamilton (1997) soutiennent que les émotions seraient impliquées dans la prise de risques comportementale. Leith et Baumeister (1996) expliquent que les affects négatifs conduiraient le sujet à faire des choix inadaptés, qui mèneraient à des actions non optimales. Les affects négatifs biaiseraient le calcul rationnel du coût subjectif de l’acte engagé et