En quoi donc consiste la sagesse humaine ou la route du vrai bonheur ?
3100 mots
13 pages
Introduction : « L’homme libre ne veut que ce qu’il peut, et fait ce qui lui plaît1 ». La philosophie est souvent définie comme la recherche ou l’amour de la sagesse. Elle n’est pas simplement un savoir portant sur un des aspects de la réalité ou de l’être mais s’efforce aussi de répondre à la question du sens même à donner à notre existence. La question par laquelle ce passage débute exprime directement ce souci. Vivre… soit, mais comment vivre bien, vivre heureux ? Le texte s’ouvre sur cette question et s’efforce de concilier les deux points de vue communément admis et considérés sur ce point comme antithétiques : le renoncement à ses désir et la volonté de mettre toutes ses facultés au service de leur satisfaction, de les étendre aux limites du possible pour réaliser nos désirs, y compris ceux qu’on estime, en l’état, impossibles à combler. Entre le désengagement et la recherche effrénée de l’assouvissement, il y a place pour une sagesse raisonnable qui s’efforce d’équilibrer nos désirs et nos moyens d’y satisfaire, volonté et puissance. Ce passage est extrait d’un ouvrage consacré à l’éducation. Rousseau se propose de décrire comment élever un enfant, Emile, de le conduire jusqu’à l’adolescence et l’âge adulte de façon à ce qu’il ne présente pas les défauts propres aux hommes de son temps : impatience, désir de dominer, amour-propre démesuré et en même temps besoin du (et sujétion au) jugement et aux désirs des autres. Il est déjà difficile de reconnaître que nous ne sommes pas heureux. Comment vivre sans que l’existence soit une souffrance perpétuelle par notre propre faute ou parce que nous subissons les conséquences d’une éducation traumatisante et culpabilisante ? Nous pouvons facilement admettre que cette question se pose à tout individu qui a au moins une fois vécu l’expérience amère de la déception, du désenchantement et de l’accablement. Comment parvenir à cet ordre, cette paix intérieure qui nous dispenseraient des désillusions habituelles et nous