ER-RHIF Lamia
2nde 4
Maupassant, La Parure, 1884
Cet incipit dresse un portrait psychologique de Madame Loisel. En effet, tout au long de la lecture on ne relève que très peu d’indications sur le portrait physique du personnage. L’auteur présente sa condition sociale en appuyant sur la souffrance et la détresse dont elle fait preuve. On la présente tout de suite comme une victime. Cette victimisation se caractérise par des phrases comme « nées, comme par erreur du destin » ou encore « Elle souffrait sans cesse, se sentant née pour toutes les délicatesses et tous les luxes ». Si l’on devait résumer sa souffrance à un mot ce serait le manque tant le narrateur insiste sur ce qu’elle n’a pas et qu’elle aurait tant voulu avoir. Pourtant ni l’auteur ni le lecteur ne sont invités à faire preuve pour autant de compassion pour le personnage. Madame Loisel est présentée comme victime d’elle-même et de son sort, tant son envie, sa jalousie et son côté matérialiste pèsent sur sa vision de la vie. Elle aurait tant aimé être une autre, être née avec un statut différent du sien. Une obsession opposant ses rêves à la réalité qu’elle vit et la noyant dans une tristesse comme le conclut la dernière phrase avec les 3 mots « de chagrin, de regret et de désespoir ». Son rêve omniprésent se caractérise dans cet incipit par une grande moitié du texte dédié au songe de Mme Loisel. Ce n’est pas un hasard si les verbes « songeait » et « souffrait » sont tous deux répétés quatre fois. Une succession de groupes nominaux à lui suite du songe qui montre combien l’imagination de Mme Loisel est vouée à l’échec : « grands salons », meubles fins, « dîners fins ». L’auteur s’appuie sur de nombreuses énumérations et oppositions telles que la« pauvreté du logement/antichambres, grands salons, petits salons coquets – usure des sièges/larges fauteuils» pour montrer ce contraste dans lequel elle vit. Une vie tragique faite d’échecs et qui, avec la perte de la parure et son rachat, n’arrangent rien