La conception de l’apprentissage a évolué au cours du temps et a donc fait évoluer avec elle le statut de l’erreur. Evolution du statut de l’erreur à travers celle du concept d’apprentissage. Apprendre c’est acquérir « naturellement » des connaissances. (Jean Pierre ASTOLFI , L’erreur, un outil pour enseigner, 97) On entend par « naturellement » que les connaissances s’ancrent dans la mémoire sans difficultés apparentes. Ainsi, on donne des cours magistraux comme si voir et faire entraînaient naturellement des acquisitions ; celles-ci pouvant servir de base pour aller plus loin. Cette théorie part de l’idée que si l’enseignant explique bien, suit un bon rythme, choisit de bons exemples et si les élèves sont attentifs et motivés, il ne devrait survenir aucune erreur. Quand les erreurs apparaissent « malgré elles », elles sont déniées. Dans ce sens, il y a 2 possibilités : L’erreur peut être considérée comme une faute dans un modèle d’apprentissage dit transmissif.. Cette faute est mise à la charge de l’élève qui ne se serait pas assez investi, qui n’aurait pas mis en œuvre toutes ses compétences. Dans ce contexte, l’erreur doit être sanctionnée lors d’une évaluation finale. Elle peut également être considérée comme un bogue dont l’origine serait une mauvaise adaptation de l’enseignant au niveau réel de ses élèves. Dans ce cas, l’erreur induit chez l’enseignant un effort de réécriture de la progression, en décomposant les difficultés en étapes élémentaires beaucoup plus simple. Il s’agit du modèle comportementaliste, inspiré de la psychologie behavioriste (James WATSON et B. SKINNER), dans laquelle l’activité de l’élève est guidée pas à pas afin de contourner les erreurs. Apprendre c’est franchir progressivement une série d’obstacles, selon PIAGET. (Jean Pierre ASTOLFI , L’erreur, un outil pour enseigner, 97) En effet, dans cette théorie, sur laquelle s’appuient les modèles constructivistes modernes, l’apprentissage passerait obligatoirement par des moments de