Espionnage viticole
Quand on achète une bouteille, c’est avant tout une histoire de confiance. Confiance envers le vigneron qui l’a fait, par rapport à ses pratiques (respect du terroir, des vignes, pas de mensonges sur l’étiquette, pas de copeaux…). Confiance envers la personne qui nous vend le vin, par rapport aux conseils qu’elle nous donne (qualité du vin, qualité de l’accord avec tel plat…). Mais il y a pire que cette confiance. Il y a la confiance aveugle que nous avons en la conservation de la bouteille. C’est à peine si l’on se pose la question.
Des bouteilles au passif douteux Mais on ne nous dit pas tout. En l’occurrence, on ne nous dit même rien. Chacun part du principe que la bouteille a toujours été bien conservée, à l’abri de trop de lumière, de trop grands écarts de température… Chacun part aussi, en général, du principe que le vin contenu est bien celui décrit par l’étiquette, qu’il n’y a pas eu de fraude. Et pourtant, rien ne nous permet de le dire, rien ne nous permet d’affirmer que le vin a voyagé sans encombres du chais au magasin. Rien ne nous permet non plus de dire que c’est bien le bon vin, mais c’est déjà un problème bien plus rare. Une question a été soulevée récemment dans divers articles, au sujet du transport du vin, car il n’est pas facile de s’assurer que le vin a été convenablement transporté, sans gros écarts de températures etc. Surtout quand il s’agit d’un vin importé, qui a voyagé par bateau, on ne peut pas vraiment savoir s’il a été exposé à des températures “extrêmes” (0°C ou 40°C). Certes, au-delà de certaines températures, le vin congèle ou se dilate au point de casser la bouteille ou faire sauter le bouchon. Toujours est-il que des écarts de température violents, ou des températures “extrêmes” endommagent le précieux liquide. A quoi bon s’acharner à avoir la cave parfaite (humidité, température, ombre), si, dès l’achat, vous êtes entré en possession d’un vin qui a été malmené lors du transport ? On dépense des