Est-ce un devoir pour l'homme d'être cultivé?
À la différence d'un être qui pourrait être qualifié comme inculte, simple, l'homme dit cultivé se définit par l'ensemble de ses connaissances, savoirs-faire, traditions propre à son groupe. Cette culture se transmet habituellement socialement, de génération en génération. L'homme peut être alors doté des trois grandes formes de culture : l'art, le langage et la technique. « Être cultivé » se définit dans cette perspective par l'acquisition de ces connaissances et leur intégration à l'homme, tel que par l'éducation, l'instruction et la socialisation à son groupe. Le devoir de culture relève de la morale ; le devoir est une nécessité où il faut une conscience pour le représenter et une volonté pour l'accomplir. Or Kant nous dit que la moralité consiste en ellemême à faire son devoir. L'homme cultivé devrait alors exploiter et développer ses capacités aux maximum et faire évoluer sa nature extérieure mais aussi intérieure. Cependant, le devoir de se cultiver implique-t-il alors de facto celui d'être cultivé ? Pour un tel devoir, l'expression « d'être cultivé » ne convient plus dans le sens de la culture comme source et héritage, et donc de l'exigence morale qui en découle. « Être cultivé » consiste néanmoins à se cultiver et à soutenir cette culture aux autres. Alors, l'homme a besoin de se cultiver, ne serait-ce que pour devenir capable de moralité et d'humanité ? Que fonde l'obligation morale de se cultiver pour un sujet moralement accompli ? Abordons d'abord la culture non pas comme un devoir mais comme une propriété inhérente au genre humain. En effet, on peut constater que l'homme ne naît pas cultivé mais est, dès la plus tendre enfance, baigné dans sa culture. Comme le soutient Ferdinand Foch « Il n'y a pas d'homme cultivé, il n'y a que des hommes qui se cultivent » L'homme est imprégné des traditions familiales, de la langue environnante, de l'art qui réfère à sa culture. Toutefois, dans cet homme le devoir