Etre ou avoir ?
Etymologiquement, être vient du latin « esse », être et du grec « ousia », le fait d’être. L’essence est ce qui fait qu’une chose est ce qu’elle est, ce qu’on ne peut lui ôter sans faire disparaitre en même temps cette chose. Spinoza affirme que l’essence de l’homme, c’est de persévérer dans son être, celui signifie que le désir d’exister, de s’efforcer de vivre, définit le propre de l’homme. Tout homme est par essence un être de désir ainsi que de besoins. Vivre sans rien avoir est pratiquement impossible. La possession matérielle a pris de nos jours une envergure importante. De ces deux concepts qui caractérise l’essence humaine, lequel des deux tiens le monopole ? Etre et avoir peuvent être-elles conciliables ?
I ° On a tendance à croire que ce qui importe dans la vie c’est le fait d’avoir, la possession.
L’homme est un être de désir. Désirer c’est être conscient d’un manque. Selon le Gorgias de Platon le désir apparait comme insatiable dans le sens où il est sans fin, il repose sur des objets indistincts. Mais il n’est pas seulement le désir d’objet, il est le désir d’être le support de cet objet.
La possession permet pour beaucoup de se distinguer socialement. Mais en adoptant certains modes de consommation qui sont propres à nos sociétés modernes, nous perdons notre particularité. Faudrait – il libérer tous nos désirs de possession ? Cette attitude est celle de Calliclès dans le Gorgias de Platon : pour lui c’est la démesure de nos désirs qui rend heureux et nous permet d’atteindre le bonheur. Le bonheur est souvent conçu comme étant une fin ultime de la vie humaine et propre à l’homme.
II ° Mais en réalité ce désir d’avoir ne cache t’il pas un désir plus grand ?
En effet le plus grand désir est celui d’être le possesseur, car AVOIR un objet c’est ETRE celui qui possède, c’est donc un enjeu de pouvoir car il y a un désir d’être reconnu par les autres.
Par définition tout être dispose obligatoirement de quelque chose :